dimanche 3 mars 2013

"Haute-Ville, Basse-Ville" de Jean-Pierre Charland


Editions : Hurtubise, 2009
442 pages (version électronique)
publication antérieure : 1998 avec le titre "Un viol sans importance"


Pourquoi avoir lu ce livre ?
J'ai emprunté ce livre en version numérique à la bibliothèque. Je voulais l'essayer sur une liseuse (autre que kindle car ce n'est pas compatible) qu'une amie m'a prêté et je n'ai pas pu (besoin d'un adobe id et je ne voulais pas mettre le mien sur son appareil)... Au fibal, j'ai lu ce livre sur un écran d'ordinateur : c'est très inconfortable comme lecture mais je me suis accrochée car je voulais vraiment lire ce livre.



Pour ceux qui, contrairement à moi, aiment lire la quatrième de couverture :

Par un beau soir de juillet, en plongeant dans la rivière Saint-Charles, un garçon découvre le corps d'une jeune femme. L'indignation populaire s'enfle au gré des informations nouvelles : fille de charpentier, membre de la chorale de la paroisse Saint-Roch, désireuse de se faire religieuse un jour, elle aurait subi les « derniers outrages » et des brutalités inouïes.


Que fait la police? Rien, semble-t-il. Ou plutôt, murmure-t-on, elle s'efforce de soustraire les coupables à la justice. Des personnes jouissant d'un alibi à toute épreuve se trouvent poursuivies, alors que quelques beaux garçons de la Haute-Ville ne sont guère inquiétés. Pourtant, des noms circulent, des publications évoquent les circonstances du drame. Et voilà que le policier enquêteur chargé de l'affaire disparaît pour toujours dans les entrailles de l'immense asile de Beauport, Saint-Michel-Archange.

Se pourrait-il que la vertu et la vie d'une pauvre fille de la Basse-Ville pèsent, dans la balance de la justice, moins lourd que la quiétude des garçons des familles de la Grande Allée? C'est compter sans la faculté d'indignation d'un avocat récemment revenu à Québec et prêt à tout pour découvrir la vérité.


Ce que j'en ai pensé :
Ce n'est qu'en lisant les dernières pages du livre que j'ai su que ce roman historique est basé sur une histoire vraie. Il y a beaucoup d'enrobage et de spéculation fictive mais l'ensemble reste en partie fidèle aux évènements de 1920 à Québec lors de l'assassinat de Blanche Garneau (renommée Blanche Garnier dans le livre).

Historiquement parlant, ce livre est très intéressant car il décrit le monde de Québec à la fin de la première guerre mondiale. Le meurtre de Blanche a eu lieu en 1920 mais Jean-Pierre Charland a déplacé son récit en 1925. Il nous expose les magouilles politiques, la puissance et les atrocités de l'Église, le clivage entre les gens riches (de la Haute-Ville) et les pauvres gens (ceux de la Basse-Ville), la prostitution, la prohibition, la justice du début du 20ème siècle, la petite et la grande criminalité, l'internement facile des personnes en institut psychiatriques, la grippe espagnole ... 
Tous ces sujets sont intéressants et fort bien amenés et intégrés dans cette histoire qui se situe à cheval entre un roman policier et un roman historique.

J'ai beaucoup aimé le personnage du policier Gagnon et ai eu de la peine à le voir s'éclipser au profit de Renaud qui, bien que sympathique, m'enthousiasmait moins.

Jean-Pierre Charland glisse quelques commentaires sur la première guerre mondiale via Renaud Daigle mais j'ai trouvé que c'était trop peu et donc pas pertinent dans cette histoire.

Si le livre se lit très vite (il y a beaucoup de dialogues, ce qui joue beaucoup dans la vitesse de lecture et l'effet "page-turner"), il y a eu quelques longs passages sur les positions politiques que j'ai un peu lu en diagonale (je dois avouer, cher toi)

Verdict :
Un bon roman historique sur la ville de Québec en 1925.
Une histoire touchante et révoltante sur le viol puis le meurtre d'une jeune fille à qui la vie n'a pas souri.

Note : 8/10

Bonus : L'avis de Suzanne



4 commentaires:

  1. Je t'avouerais que le sujet me tente moyennement...

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    1. Je comprends. J'ai maintenant un attachement à l'histoire Québécoise mais ce n'est que depuis que j'y vis ... avant, cela ne m'aurait pas vraiment intéressé non plus.

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  2. En commençant à lire ton commentaire je m'attendais plutôt à un roman policier. Si c'est historique ça me plait encore plus. C'est pour le côté historique que l'auteur a situé l'histoire en 1925 ?

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    1. Il y a un tout petit peu d'enquête policière mais elle n'est, selon moi, que prétexte pour dérouler une histoire dans le Québec des années 20. C'est basé sur une histoire vraie et c'est bien intéressant comme cadre de lecture.

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