lundi 22 septembre 2014

"Où on va papa ?" et "Mon dernier cheveux noir - Avec quelques conseils aux anciens jeunes" de Jean-Louis Fournier

 



Pourquoi avoir lu ce livre ?
Je suis toute émotionnée ! En discutant de la PAL de Mo', on s'est aperçues qu'on avait certaines livres en communs. Mo' m'a proposé de faire une lecture commune de "Où on va papa?". Elle, elle était en train de finir "Veuf". Et moi, j'avais aussi "Mon dernier cheveu noir" dans ma liste.
Donc, nous décidé de lire 2 livres de Fournier et un de ces deux là sera donc vraiment en commun.


Commençons par "Où on va papa ?" :

Ce que j'en ai pensé :

N'y allons pas par quatre chemins, je me suis prise une claque. Je ne savais pas sur quel terrain miné je m'engageais en me lançant dans cette lecture !
Je n'avais aucune idée du sujet du livre et seul le titre un peu naïf, comme une réplique d'enfant, me faisait penser à un livre léger et drôle...
Alors oui, d'une certaine façon c'est drôle. Il y a une énorme dose d'humour ... noir !

Mais revenons au début :
"Cher Mathieu,
Cher Thomas,
 Quand vous étiez petits, j’ai eu quelquefois la tentation, à Noël, de vous offrir un livre, un Tintin par exemple. On aurait pu en parler ensemble après. Je connais bien Tintin, je les ai lus tous plusieurs fois.
Je ne l’ai jamais fait, ce n’était pas la peine, vous ne saviez pas lire. Vous ne saurez jamais lire. Jusqu’à la fin, vos cadeaux de Noël seront des cubes ou des petites voitures…"

Oui, parce que Mathieu et Thomas sont "anormaux". 

Jean-Louis Fournier, après une toute petite introduction nous plonge dans de brefs chapitres, avec de courtes phrases percutantes et nous présente avec beaucoup d'ironie, de sacarsme et un soupçon d'impertinence, sa vie de père d'enfants qui ne cadrent pas dans la société dans l'image idéale qu'il se faisait d'une vie de famille qui impliquait des enfants en santé.

J'ai dévoré ce petit livre. Une fois commencé, j'ai eu vraiment du mal à le reposer (c'était sans compter l'aide de mon petit loulou). 

J'ai été secouée par les propos, par la transposition, par certaines phrases chocs mais malgré tout j'ai beaucoup aimé.

Quel parent, en attente d'un enfant n'a pas imaginé le pire en se demandant se qu'ils feraient si ils avaient un enfant handicapé ?

Je sais que ce livre a fait polémique car il a choqué du monde. Mais moi, j'ai trouvé de derrière cet humour noir et cinglant, on sent quand même l'amour de ce père qui ne s'est pas toujours senti à la hauteur. Un père qui a été désillusionné, qui a perdu espoir et dont tous les rêves ont tombés même lorsqu'il rêves d'avenirs complètement incongrus pour ses fils.

Je suis tombée sur le blog de son ex-femme qui a senti le besoin de se justifier et de démonter un peu ce livre pour remettre les points sur les i. Une démarche légitime même si finalement, la moitié du lectorat n'aura pas été choqué par cette lecture et aura su, je pense, faire la part des choses entre ce qui est dit et ce qui a du être ressenti.

Verdict :
Une lecture coup de poing qui se lit vraiment très. Un ton léger sur un sujet qui, lui, ne l'est pas du tout. 

Note : 9/10

Poursuivons par "Mon dernier cheveu noir. Avec quelques conseils aux anciens jeunes" :

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Ce que j'en ai pensé :

On imagine aisément avec le titre que l'on va parler de vieillissement.

Encore une fois, Jean-Louis Fournier nous sert de très courts chapitres remplis de réflexions sur la vieillesse et bourrés de jeux de mots.
J'ai retrouvé ce petit ton impertinent, acerbe et ironique pour nous parler des vieux, de lui.

Là encore, c'est court, c'est rapidement avalé et ça laisse un sourire aux lèvres même si l'on parle d'un sujet souvent tabou.

Je ne développerai pas plus car je n'ai, finalement, pas grand chose à raconter mais je te laisse avec ces quelques extraits : 
"Mon arrière-grand-père est mort, mon grand-père est mort, mon père est mort… Je crains que ce soit héréditaire."
"Vous savez comment on s’aperçoit qu’on est vieux ? Quand, même bronzé, on reste moche."
 "Il y a cinquante ans, la durée moyenne de vie était de soixante-dix ans. La durée moyenne d'un film était de quatre-vingt dix minutes. Aujourd'hui, la durée moyenne de vie est de quatre-vingt dix ans. La durée moyenne d'un film de cent vingt minutes. 
C'est mieux?
Ça dépend du film."



Verdict :
Un petit recueil sur quelques réflexions sur la vieillesse et la mort. A nouveau, une lecture rapide et sur un ton léger mais grinçant.

Note : 8/10


Bonus
Filons vite vite vire voir ce qu'a pensé Mo' de "Où on va papa?" et "Veuf". 
Moi, j'en ai déjà une petite idée vu nos quelques courriels échangés ;)

2 commentaires:

  1. Ah ! Et bien j'apprends que "Où on va, papa ?" a fait polémique... Alors moi et l'actu littéraire par contre, ça fait deux ^^ D'un autre côté, j'aurais pu m'en douter mais bon, ça me semble normal de parler de handicap et je trouve que les propos de Fournier sont d'une justesse redoutable. Déformation professionnelle sans doute ;)
    Alors un grand merci pour ce moment de lecture, la compagnie en off toussa toussa. On remet ça quand tu veux !! Et te lire ici est un vrai régal :D ;)

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    1. Bravo moi ... je pensais avoir répondu à ton message depuis des lustres ...
      Mémoire de poisson rouge ! On va dire que c'est à cause de l'excitation post-New-York et ensuite à la fatigue qui en a résulté :)

      Alors, moi aussi j'ai trouvé que le ton de Fournier était merveilleusement juste et saisissant.
      pour la polémique, je suis tombée dessus lorsque je faisais des recherches sur la bio de Fournier. J'ai été lire le blog de son ex-femme et même si je comprends son point de vue, je n'y adhère pas entièrement. Elle a comme ce besoin de se justifier au vue de certaines attaques qu'elle a senti dans le roman. Attaques que je n'avais pas du tout perçu comme elle semble les prendre.

      Bref, un gros merci aussi à toi pour cette chouette lecture commune et j'ai bien hâte à la suivante.

      :)

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