jeudi 31 mars 2011

"Marie-Didace" de Germaine Guévremont

Éditions : BQ, 2006
Date de publication : 1947
231 pages





Pourquoi avoir lu ce livre?
Parce que j'avais envie de lire la suite de "Le Survenant" dont je te parlais ici parce que j'avais aimé me replonger dans cette histoire de villageois du coin de Sorel.
Autant en profiter dans le challenge proposé par Jules de ne lire que Québécois pendant un certain temps (février et mars pour moi, comme tu le sais, à moins que tu viennes tout juste de débarquer sur mon site)...

Pour ceux qui, contrairement à moi, aiment lire la quatrième de couverture :
Le survenant a quitté le Chenal du Moine aussi mystérieusement qu'il y était venu... Après son départ rien n'est plus pareil. Mais dans les îles de Sorel, à peines troublées par la rumeur lointaine de la guerre, les habitants continuent de souffrir, d'aimer et de mourir, mus par les fils fragiles de leur destin.
Cette oeuvre remarquable, qui fait suite au Survenant, raconte l'histoire d'une harmonie perdue, celle qui unissait jusque là l'homme et les champs, les bêtes et leur Créateur.

Ce que j'en ai pensé :
Tout comme lors de ma lecture du premier tome, je me suis sentie démunie, parfois, par le vocabulaire (moins que pour "Le Survenant"...) mais j'ai été charmée par la poésie de Germaine Guévremont.
J'ai aussi aimé en savoir plus sur Phonsine qui m'était foncièrement antipathique. On en apprend plus sur son passé et on arrive presque à excuser son attitude et son comportement. J'ai eu de l'empathie pour elle, ce qu'elle a vécut et ce qu'elle s'apprête à vivre.
J'ai aimé retrouver la maison de Didace Beauchemin avec sa nouvelle femme, sa belle-fille et son fils. J'ai aimé revivre la vie paysanne du début du XXème siècle. J'ai aimé les liens entre tous les villageois. Ça oscille entre la jalousie et l'entraide. 
J'ai aimé retrouver cette animosité lorsqu'un nouveau membre vient s'y installer. Au premier tome, c'était le Survenant qui en était la cause, ici, c'est l'Acayenne, la nouvelle femme de Didace. 
J'ai aimé qu'à l'instar du Survenant, cette étrangère ait un caractère fort et soit donc capable de faire face aux sournoiseries et vils commentaires.
J'ai aimé retrouver Angélina mais je trouve que, finalement, on ne parle pas assez d'elle. Peut-être aurai-je aimé qu'elle vive mieux l'absence du Survenant et qu'elle puisse tourner une page...
J'ai aimé tous ces petites épisodes de la vie où se mêlent mariages, naissances et la mort.

Verdict :
Une suite de l'histoire de "Le Survenant" qu'il m'a fait plaisir de découvrir et qui m'a tout autant intéressé que le premier tome. On y retrouve la même ambiance, presque les mêmes personnages, sauf que l'on parle plus des femmes, cette fois.
Je pense, néanmoins, qu'il me restera un souvenir moins tenace de ce second tome par rapport au premier.

Note : 7.5/10

mardi 29 mars 2011

"Angéline de Montbrun" de Laure Conan



Éditions : BQ, 1991
Date de parution : 1882
167 pages




Pourquoi avoir lu ce livre?
Ma copine Yo (dont le blog est à nouveau en activité : youhouuuuuuuuuuuuuuuu !) avait acheté ce livre lors d'une vente à rabais dans la librairie de son travail. Elle m'a acheté plusieurs classiques de la littérature québécoise et celui-ci attendait patiemment son moment pour être lu. 
Voici le moment idéal pour "Décembre,Février et Mars au Québec" et parce que  


Pour ceux qui, contrairement à moi, aiment lire les quatrièmes de couverture :
Que faut il choisir entre l'amour filial, l'amour conjugal et l'amour de Dieu? Au siècle dernier, une jeune fille trouve la réponse à cette question après avoir traversé une douloureuse épreuve. Dans le décor superbe du Charlevoix, Angéline de Montbrun raconte les émois d'un coeur exigeant et fait entendre une des premières voix féminines des lettres canadiennes-françaises.

Ce que j'en ai pensé:
J'ai beaucoup aimé le début du livre où l'on lit les échanges de lettres
  • entre Maurice, fou amoureux d'Angéline de Montbrun et sa soeur, Mina
  • entre Mina et Angéline
  • et enfin entre Maurice et le père d'Angéline.

J'ai aimé lire la passion et la maladresse de Maurice devant Angéline tellement il est éperdument amoureux. J'ai trouvé ce personnage très touchant et intègre, authentique.
J'ai aimé le conseils de Mina à son frère. J'ai aimé la relation de Mina avec son père et la tension palpable entre Monsieur Montbrun et Mina.

Par contre, je n'ai pas aimé la seconde partie du livre. Le pseudo-journal d'Angéline et les lettres qu'elles s'écrit pour vivre plusieurs deuils m'ont fatiguée. J'ai trouvé le tout trop redondant et déprimant. C'est sûr que ce qu'elle a vécu est difficile mais l’apitoiement, ce n'est vraiment pas mon truc et les gens qui se lamentent me tapent un peu (beaucoup) sur les nerfs. J'ai envie de leur mettre des coups de pieds dans les fesses ou de les secouer!
J'ai trouvé étonnante l'histoire de Mina. Drôle de tournure...
J'ai été surprise, aussi, de l'attitude de Maurice et j'ai surtout été déçue qu'il ait une si petite place dans la seconde moitié du livre alors que c'est un personnage que je trouvais attachant.

Verdict :
Je suis quand même contente d'avoir lu cette histoire de "la toute première femme écrivain du Canada francophone". C'est culturel et je me devais de le lire un jour ! Dommage d'avoir été si émoustillée pour finir si ennuyée. Je déteste ça quand mon intérêt diminue comme ça au fur et à mesure de ma lecture au point de se demander à chaque page si je continue ou si j'arrête là.

Note : 6.5/10


lundi 28 mars 2011

"Garance" de Gauthier, Labourot et Lerolle

Attention coup de coeur !



Ohh mon Dieu ... cet album est un vrai bijou. Y'a pas à dire, je suis une vraie fan de l'aquarelle, de la douceur et du charme que cette technique de peinture apporte. Quand on rajoute à cela une histoire d'enfants amoureux si belle et délicate, un conte sur un être cher que l'on a perdu, on se retrouve avec une Kikine complètement bouleversée par ce petit bijou d'album en littérature jeunesse. Et on se retrouve avec une Kikine qui, parce qu'elle est tombée par hasard dessus à la bibliothèque lorsqu'elle a été chercher les livres qu'elle avait réservée, ne va pas arrêter de penser au moment où elle va aller en libraire pour se l'acheter... 
Je reviens t'en parler très vite !


BDs du mercredi "Lionel et Nooga - Bandes et Contrebande - Tome 1" de Dugay, Goulet et Vaillancourt + "Horus - L'enfant à tête de faucon- Tome 1 " De Johanne Matte

Oups, parce qu'en ce moment, je suis complètement incapable de savoir quel jour on est ... je me suis plantée pour la programmation de ce message et que, cruche, comme je suis je ne sais pas comment faire pour que ce message ne s'affiche plus à moins de le détruire et d'en créer un autre et que je suis flémmarde pour chercher une option élégante ... alors, en avance ... je te présente les 2 BDs du mercredi :oP

Éditions : Les 400 Coups/Rotor, 2010
64 pages


Pourquoi avoir lu ce livre?
Parce que  
Parce que "Décembre,Février et Mars au Québec"
Parce que 



Pour ceux qui, contrairement à moi, aiment lire les quatrièmes de couverture :
En 1953, un commando kidnappe un nourrisson. Point de départ d'un odieux chantage, ce rapt vise à assurer la mainmise d'un puissant pétrolier américain sur les ressources du Moyen-Orient.
Sur le point d'entrer clandestinement aux Etats-Unis, les kidnappeurs se retrouvent immobilisés au port de Montréal. Deux escrocs sans envergure, Lionel et Nooga, entrent alors en scène et mettant malgré eux le doigts dans l'engrenage d'une machination qui mène un train d'enfer !

Ce que j'en ai pensé:
J'ai beaucoup aimé les dessins qui m'ont fait pensé à Spirou ou Natacha même si parfois je trouvais qu'ils étaient un peu trop denses. Les couleurs sont très jolies; parfois éclatantes , parfois sombres sur d'autres tableaux. Le papier lustré rend lumineux le tout même si l'ambiance et les décors sont assez lugubres. 
Par contre je n'ai pas du tout aimé l'histoire. Trop alambiquée et pas très intéressante. C'est étriqué pour rien et il est difficile de savoir où cette histoire nous mène... Pourtant une histoire de contrebande, de kidnapping et guerre du pétrole, ça aurait pu être intéressant mais le mélange de ces trois ingrédients en fait une soupe indigeste pour moi.
Je trouve qu'il y a beaucoup de personnages pour rien (à moins qu'ils ne deviennent importants par la suite). Certaines scènes sont confuses et je ne voyais pas ce qu'elle apportaient à l'intrigue (à part m'embrouiller, bien sûr).
En plus, je me suis encore fait avoir avec un tome qui ne peut se passer de la suite ! Arrêter ici c'est comme avoir perdu son temps et comme je n'ai pas envie de poursuivre on en conclut quoi? Que je suis très déçue.
Bon, il faut quand même savoir que j'ai bien aimé le cadre historique de cette BD. Ça commence en Italie mais très rapidement, on vient au Québec et nous sommes en 1954. C'était sympathique de voir l'apparition de la télévision, la popularité du hockey, la vague d'immigration italienne, les vues de la ville à l'époque (surtout le port)...

Verdict :
Malgré la beauté des images, je n'ai vraiment pas réussi à accrocher. Pour tout te dire, il m'a fallu au moins 5 jours à lire 10-15 pages à chaque fois, en me forçant, pour une venir à bout. Il n'y a pas eu cette once d'intérêt qui te brûle au point de ne pas vouloir lâcher l'album... Dommage !

Note : 5.5/10 (mais 8.5/10 pour la beauté des images)

Bonus : une planche



Attention coup de coeur !


Editions : Les 400 coups, 2009
63 pages


Pourquoi avoir lu ce livre?
C'est PG Luneau (mon explorateur BD préféré) qui m'a recommandé cette BD à un moment où je désespérais de trouver de bonnes BDs québécoises pour poursuivre ma découverte pour "Décembre, Février et Mars au Québec" (super bonne idée de Jules (je le rappelle)).
Comme c'est PG qui m'a conseillé de lire cet album, et qu'il l'avais noté 5.5/6, j'avais vraiment hâte (très beaucoup) de l'avoir entre mes mains car j'étais certaine de l'adorer (Je fais confiance (aveuglément) aux conseils de PG... je crois qu'il est une valeur sûre pour moi car, à date, j'ai aimé tout ce qu'il a aimé :) )

Pour ceux qui, contrairement à moi, aiment lire les quatrièmes de couverture :
Alors que le pharaon Thoutmôsis III et sa tante se disputent le trône d'Égypte, le Dieu Horus est de retour sur Terre, sous l'apparence d'un petit garçon à la tête de faucon. Et il doit se mettre à l'abri des intentions meurtrières d'un mystérieux oryx noir.
Pendant ce temps, la jeune Nofret se demande si  elle devra se résoudre à se marier. comme le veut son père, ou si elle devrait plutôt devenir prêtresse. Mais les Dieux lui réservent un tout autre avenir ...

Ce que j'en ai pensé:
Est-ce que j'ai aimé??? Comment peux-tu te poser la question? Ne t'ai-je pas dit que cet album m'a été recommandé par PG? Donc, fatalement, j'ai ADORÉ ! 
J'ai tellement aimé les images si colorées et lumineuses (tellement mises en valeur avec ce papier glacé). 
Les dessins m'ont un peu fait penser à Yakari dont j'étais amoureuse quand j'étais une toute petite fille. (Ça doit être dû aux coupes de cheveux et aux bonnes bouilles des personnages).
J'ai aimé quasiment tous les personnages: 
  • Noref, jeune fille gentille, déterminée, impliquée, fidèle ... et un tantinet au bord de la crise de nerf quand son odieux petit frère l'énerve. 
  • Le curieux petit garçon, Horus, avec une tête en forme de faucon à la force phénoménale et autour de qui s'établit un vrai mystère. 
  • Les deux hippopotames qui parlent ! Il me font penser à des parodies des frères Dalton, un peu bêtes et méchants mais qu'on aime quand même, finalement, parce qu'ils nous font rire. 
  • Le petit chien qui parle (il me faisait penser à Scrat le petit écureuil dans l'âge de glace). J'ai d'ailleurs beaucoup aimé ses petits gags à répétition lorsqu'il fait le mort. Ce petit chien est très drôle et attachant même s'il est foncièrement espiègle. 
  • L'oryx noir, le méchant de l'histoire. Il me tarde de savoir ce qu'il trame très précisément.
  • Thoutmôsis, jeune homme assez arrogant mais qui semble avoir un bon coeur (la suite nous dira si je me trompe ou non). 
  • Et enfin la famille de Noref, son jeun frère qui est une vraie terreur ambulante et ses parents, le père parfois agaçant, mais sa mère si douce et attachante.

Contrairement à la BD précédente qui m'a frustrée parce qu'il faut lire une suite pour comprendre quelque chose, ici, je me réjouis de savoir qu'il y aura une suite et j'attends déjà de lire le prochain tome.
À la page 46, j'ai lu "Fin de l'épisode", je me suis sentie triste mais intriguée car il y avait plusieurs autres pages ô combien sympathiques qui me permettaient de sécher mes larmes : 
  • Un dossier sur l'Égypte avec des questions que tout le monde se pose mais répondues par les personnages de notre BD. 
  • Ensuite, on voit quelques planches de travail de Johane Matte où j'ai été surprise de voir qu'elle écrivait en anglais (j'avais oublié que PG en parlait dans sa chronique et je n'avais pas été attentive sur la page de garde où l'on nomme Saskia Latendresse pour la traduction) alors, j'ai été, moi aussi, surprise car Johane Matte sonne très francophone et voir de l'anglais sur ses planches de travail m'a étonné un peu. J'ai bien hâte de revoir le méchant oryx noir avec son "look plus stylisé" et découvrir "la pharaonne Hatchepsout" dans le prochain tome.
  • Et enfin, quelques pages de confrères qui ont dessiné leur version d'Horus. Je suis curieuse de voir qui sont ces illustrateurs car je m'imagine qu'ils doivent être assez talentueux aussi. (Note pour moi-même (pour m'y référer une prochaine fois) (puisque j'ai emprunté cet album) : Émilie Goulet, Eric Baptizat, Jonathan Gingras, Jim Murray, Azad Injejikian)

Verdict :
Une très bonne/belle histoire du temps de pharaons en Égypte ancienne. Cette BD sera très probablement très appréciée des jeunes lecteurs mais aussi, comme moi, de lecteurs adultes à la recherche de beaux albums québécois !

Note : 9/10
                                                              

Bonus 1 : Une double planche :

Bonus 2 : Le billet de PG Luneau
Bonus général : Les BDs du mercredi chez Mango

vendredi 25 mars 2011

Quelques unes de mes expressions québécoises préférées

Bonjour cher toi, aujourd'hui, j'ai envie de te parler de certaines des expressions québécoises que j'aime beaucoup et qui sont devenue partie intégrante de ma nouvelle façon de parler.


Pour les définir, je me suis servie de 2 petits livres que j'aime beaucoup et que j'aime feuilleter souvent :



En bleu, les définitions trouvées dans le "Dictionnaire de la langue québécoise", en marron, les expressions du "Dictionnaire des expressions québécoises"



A'c't'heure 
Astheure - A cette heure

À tantôt : 
n.m Un autre tantôt - Une autre fois
--

Avoir de la broue au toupet
--
Avoir la sueur qui perle au front (moi, je l'utilise pour dire que je suis bien occupé)

Bin là , là : je le dis à tout bout de champ :P
Pas de traduction :))

Caler (à ne pas confondre avec l'idée d'être calé parce que l'on a trop mangé en France ... c'est comme le contraire ici ... ahhh mes chers faux-amis !)
v. tr ou intr : Avaler-engloutir Ex : Caler un repas. Caler une bière
--

Câline ! 
interj. - Forme adoucie de Câlisse ! Ex : Câline de bine !
--

Capoter
v . tr Perdre la tête
Déraisonner complètement, dérailler, paniquer (dans la langue jeunesse)




Flo 
-n.m - Enfant. Ex : Viens pas avec tes flos, sont trop fatiquants
--


Fret, Frette
adj - Froid. Fa-t-y assez fret à matin?
Froid


Magasiner 
v. intr. Faire des emplettes. Courir les magasins
--


Pantoute : 
loc. adv. -P'en tout. Pas du tout. Ex.: J'en veux pas pantoute.
--


Pêter la balloune
--
Pêter la balloune de qqun : Briser les illusions, les prétentions de qqn.


Tanné 
adj. Fatigué. Ecoeuré. Las
--


Tiguidou 
interj. C'est tiguidou - Tout est bien correct. Tigoudou right trou s'a bine - Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes
C'est Tiguidou (diguidou). C'est entendu, d'accord, épatant.[...]


Cette liste est loin d'être exhaustive et il arrive même que je ne me rendes plus compte si l'expression que j'utilise est française ou québécoise ou pire de ne plus rappeler comment quelque chose se dit en français !


Les premiers mois ici ont été assez drôles et limites frustrants avec l'ensemble des faux-amis qu'il y a entre les 2 langues cousines...


Voici un extrait de ma première journée au travail :


Moi : - Est-ce que je pourrais avoir un classeur s'il-vous plait?
La secrétaire : - Mais tu en as un à des pieds sous ton bureau !
Moi :- Euh, non, il n'y a rien par terre...
La secrétaire :- Mais si, le meuble sous ton bureau est un classeur 
Moi : - Ahhh? Ok, bon alors comment s'appelle le cahier avec de gros anneaux pour ranger des feuilles perforées?
La secrétaire :- Un cartable !
Moi : - Mais bien sûr... Chez nous, un cartable c'est un sac d'écoliers. Et où puis-je trouver des gommes?
La secrétaire : Euh... chez un dépanneur?
Moi : - ???? Vous n'en avez pas ici? Pourtant dans les fournitures, je pensais que vous en auriez, mais c'est bon j'irai en acheter ... ce n'est pas toujours les jours que j'utilise mon crayon à papier
La secrétaire : - Ahhh ... tu parles d'une efface. Une gomme c'est ce que l'on mâche. Vous dites un chewing-gum en France
Moi : -Ouf .. je sens que mon adaptation va prendre du temps :)

mercredi 23 mars 2011

BD du mercredi : "Pour en finir avec novembre" de Sylvain Lemay et André St-Georges


Editions : Les 400 coups
168 pages

Pourquoi avoir lu ce livre?
Tu commences à être habitué(e) maintenant : La suite de mes recherches d'albums québécois  pour  et pour "Décembre,Février Mars au Québec" ...

Pour ceux qui, contrairement à moi, aiment lire les quatrièmes de couverture :
Hull, novembre 1996
Un mystérieux maître chanteur se manifeste auprès des survivants d'une obscure et éphémère cellule du FLQ qui a existé en octobre et novembre 1970. Qui est-il? Que veut-il? Et que s'est-il réellement passé en novembre 1970?

Ce que j'en ai pensé:
J'ai aimé les sauts dans le temps. La valse des époques, ces nombreux retours arrières ou saut dans le temps, nous permettent de repositionner toutes les pièces du puzzle de cette histoire de 4 jeunes hommes qui ont commis quelque chose en novembre 1970. Ce quelque chose, on le découvre au fur et à mesure... 
J'ai aimé ce roman graphique historique qui m'a plongé un peu dans les évènements d'octobre 1970 (on parle de la "Crise d'octobre" qui a commencé avec l'enlèvement de l'attaché commercial de Grande-Bretagne James Richard Cross par une cellule armée du Front de libération du Québec (FLQ) et qui s'est poursuivie avec un manifeste du FLQ et la découverte du corps de Pierre Laporte).
Je n'ai pas vraiment accroché aux dessins simplistes (cela m'a fait le même effet que lors de ma lecture de la série des Paul) mais finalement on s'y fait et on finit, au fur et à mesure, par les aimer. En fait, je n'aime pas trop l'effet crayonné-hachuré comme tu pourras voir en exemple-bonus. Il n'y pas souvent de décors. Parfois, on voit juste 2 personnages sur un fond de vignette blanche. L'avantage, c'est que l'on ne passe pas trop de temps sur chaque vignettes, l'inconvénient, c'est que ça fait très dépouillé.
J'ai aimé les liens qui sont plus ou moins clairs entre ces 4 hommes et voir leurs évolutions au fil du temps. Il est intéressant de les voir à différents moments de leur vie entre 1970 et 2008.
J'ai aimé les remords qui semblent se dégager au début du récit.
J'ai aimé la chute.
J'ai aimé la relation de haine entre Luc et sa belle-mère, pas mal antipathique et directe.
J'ai aimé le suspense présent dans l'album. Tout le long du livre on se demande ce qui a pu se passer en novembre 1970 pour ces 4 jeunes hommes. La vérité sera t-elle découverte?

Verdict :
Un bon album pseudo-historico-politique qui permet de rappeler les évènement tragiques de 1970.

Note : 7.5/10

Bonus 1 : Une planche (comme d'habitude, cliques dessus pour voir en plus grand)
Bonus 2 : Allons voir  chez Mango les autres BDs du mercredi !

dimanche 20 mars 2011

"Hell.com" de Patrick Senécal

Editions : ALIRE, 2009
559 pages

Pourquoi avoir lu ce livre?
J'ai presque tout lu de Patrick Senécal. En fait, je n'ai juste pas lu ses livres pour enfants et ses nouvelles (mais il faudra que je les lises, c'est obligé) et le dernier qu'il vient de publier ("Contre Dieu").
J'aime lire Patrick Senécal car ses livres m'impressionnent et me font peur. Et à l'occasion j'aime ça. Comme un bon film d'horreur qui agit comme une sorte de Catharsis. En lisant Senécal, j'ai l'impression que ça libère le méchant en moi :)

Pour ceux qui, contrairement à moi, aiment lire la quatrième de couverture :
« Monsieur Saul, nous vous souhaitons la bienvenue parmi notre groupe sélect. Sachez que l’enfer est partout et qu’il accueille deux classes de résidents : les démons et les damnés. La grande majorité des humains font partie de la seconde classe ; seuls les privilégiés comme vous appartiennent à la première. Et en enfer, les démons ont tous les droits. »
Depuis qu’il a pris la tête de la société immobilière de son père, Daniel Saul est devenu l’un des hommes d’affaires les plus riches du Québec. Dans la jeune quarantaine, beau, fonceur, intelligent et sans pitié pour la concurrence et leslosers, Daniel a tout pour lui et ne se gêne pas pour prendre le reste.
Quand Martin Charron, un financier et ancien confrère de collège, lui propose de devenir membre de Hell.com, un site Internet secret où tout – mais vraiment tout ! – est possible pour ceux qui le fréquentent, Daniel sait qu’il ne pourra refuser de s’inscrire. N’est-il pas un « puissant de ce monde », comme son père l’a été avant lui et comme Simon, son fils adolescent dont il a la garde exclusive, le deviendra à son tour ?
Or, ce que Daniel Saul a oublié, c’est qu’on ne monte jamais aux enfers, on y descend ! Et leur profondeur, qui est abyssale, n’aura bientôt d’égale que celle de son désespoir !

Ce que j'en ai pensé :
Quand j'ouvre un livre de cet auteur, je sais, maintenant, à quoi m'attendre ... enfin presque ... parce que je ne sais jamais où est la limite de Patrick Senécal ! J'ai l'impression que c'est à chaque fois plus trash, plus gore, plus sanguinolent, plus violent, plus sexuel ... etc
Au bout de quelques pages, je me suis dit "Mon cher Patrick, a trop vouloir en faire, tu vas finir par me perdre !". S'il ne me dérange pas (trop) de lire des histoires les plus sordides de violence, ça me révulse un peu quand on associe le sexe comme si j'avais mal à la place des personnages. J'ai bien cru que j'allais abandonner le livre en cours de route et finalement, comme à mon habitude, parce que je voulais savoir, dans un acte totalement assumé de voyeurisme, jusqu'où l'auteur allait aller cette fois, j'ai poursuivis et j'ai été ravie de voir que le sexe (et tous les fantasmes sado-maso les plus pervers et dépravés) prenait moins de place par la suite.
Comme souvent, je suis passée par toute une gamme d'émotions : l'angoisse, le stress, la répulsion, la compassion, l'envie de pleurer, l'envie de frapper... En ça, Monsieur Senécal a encore bien réussi à faire en sorte que je sois complètement happée par son histoire, une nouvelle fois, assez horrible.
Horrible car, comme beaucoup de ses autres livres, elle laisse un goût amer dans la bouche. On a beau se dire que ce livre n'est que pure fiction (heureusement), mais on ne peut s'empêcher de penser qu'à une moindre échelle, la cruauté humaine existe vraiment et on imagine très bien (trop bien) ce genre de dérives, de dépravation, d'ENFER.

Verdict :
Une lecture qui fait encore froid dans le dos, qui obnubile car on veut savoir comment tout ceci va finir. 
Mais ce n'est clairement pas mon livre préféré de Senécal. Je pense que finalement ceux que je préfère sont ses premiers.
Une lecture difficile pour certains passages encore bien crus. C'est certain que Senécal c'est un style... pas sûre que tout le monde aimerait

Note : 7.5/10