mercredi 3 mars 2010

"Vingt-quatre heures de la vie d'une femme" de Stefan Zweig


Édition : Le Livre de Poche - Aout 2007
127 pages
Date de publication : 1929, première publication, 1980 pour la traduction française



Pourquoi avoir lu ce livre ? 
Encore une fois, vous verrez que je ne manque pas de raisons pour lire un livre ... C'est ce que je dis constamment à mon homme et à mon portefeuille mais ils ne me comprennent pas !  
Mais, je sais que, toi, par contre, tu me comprendras très bien !

1./ Après un gros livre, il me faut généralement un petit livre rapide à lire pour me sentir prête pour attaquer une autre potentielle brique (bon là, je vous avoue que c'est une fausse raison car je n'ai pas projeté lire de gros livres prochainement mais c'est au cas où (oui, oui, je suis prévoyante)).

2./ Par cette belle journée ensoleillée, je voulais me promener avec pitchounette. Je voulais avoir un petit livre léger à la main, (car pousser la poussette d'une seule main avec un gros pavé de l'autre, c'est toute une épreuve (si si j'ai déjà essayé et mes bras s'en souviennent)).

3./Je n'ai de cesse de penser aux prochains livres de Stefan que je vais lire. C'est devenu une vraie obsession (Caro[line] sort de ce corps !!! ). Or, le prochain sur la liste que j'ai établi était justement celui-ci (et cette fois, je vais essayer de ne pas déroger à la liste ... si si, j'y tiens ... Non non, ne conclues pas tout de suite que je suis trop rigide ... Je t'ai déjà fait par de plusieurs de mes défauts ces derniers jours, allons-y mollo pour la découverte des autres)

4./ C'était l'un des premiers livres sur ma PAL la plus proche de la porte d'entrée (bon, porte de sortie en l'occurrence cette fois-ci) et il me faisait de l'oeil en me suppliant :"moi, moi, moi, amène moi!!!!!!" (Non, non, ne doutes pas non plus de mon état de santé mentale .. je t'assures que les livres ont le pouvoir de parole... Y'a qu'à voir comment ils hurlent lorsque j'entre dans une librairie pour que je les sauve des étagères et que je les achète... mais là encore, mon homme et mon portefeuille ne les entendent pas ... une surdité que je suspecte n'être que pure supercherie!)

5./Nous sommes début mars et pour le challenge Ich liebe Zweig (les informations sont  et ), il FAUT que je lise un livre de Stefan avant la fin du mois. Or, comme les jours passent à une allure folle, je préfère m'y prendre à l'avance... Ne sait-on jamais de quoi demain est fait... Ne jamais repousser à demain ce que l'on peut faire aujourd'hui... (Dois-je continuer à foisonner mon billet de dictons pour vous convaincre de la nécessité suprême de ma lecture?)

Pour ceux qui, contrairement à moi, aiment lire les quatrièmes de couverture :
Scandale dans une pension de famille "comme il faut", sur la Côte d'Azur du début du siècle : Mme Henriette, la femme d'un des clients, s'est enfuie avec une jeune homme qui pourtant n'avait passé là qu'une journée...
Seul le narrateur tente de comprendre cette "créature sans moralité", avec l'aide inattendue d'une vieille dame anglaise très distinguée, qui lui expliquera quels feux mal éteints cette aventure a ranimés chez la fugitive. Ce récit d'une passion foudroyante, bref et aigu comme les affectionnait l'auteur d'Amok et du Joueur d'échecs, est une de ses plus incontestables réussites.

Ce que j'en ai pensé :
Si au début, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, une fois la parole prise par Mrs C..., la magie a nouveau opéré. Je me suis retrouvée cachée dans un coin de sa chambre d'hôtel à écouter le récit qu'elle exposait au narrateur. 
Encore une fois, Stefan a utilisé un système de double récit que j'apprends à affectionner de plus en plus.
Décidément, je me demande si je ne suis pas un peu trop curieuse de nature dans le sens où j'aime ça que l'on me raconte l'histoire du passé de quelqu'un. Rappelez-vous, dans "Le joueur d'échecs" on apprenait les passés des 2 joueurs d'échecs et je m'en délectais. Ensuite, dans "La confusion des sentiments" on découvrait l'histoire du narrateur lorsqu'il était étudiant et là, on découvre l'histoire d'une journée dans le vie de Mrs C..., environ vingt ans avant le moment de la narration. S'il est vrai que j'aime bien connaître le passé des gens de mon entourage, je commence à me dire que j'aime aussi découvrir celui des personnages fictifs des livres ! (C'est grave, docteur?)
En tous les cas, Stefan l'a bien compris et m'a prise, à nouveau, à témoin de cet échange qui a eu lieu en catimini. Mais comment fait-il, par contre, pour donner un ton si intéressant à ses "conteurs"? Ils sont capables de nous parler de la même chose pendant plusieurs pages sans que l'on ressente le moindre ennui et la moindre redondance (ahh lala que j'aimerai en faire autant !)
Je n'ai pas vu passer le temps de cette lecture d'autant plus agréable que le contexte l'était aussi : une belle longue promenade au soleil avec Stefan et pitchounette !

Attention spoiler :
J'aime beaucoup les clins d'oeil de la vie et là, il y a une scène dont je me rappellerai longtemps ! A la fin du livre, Mrs C... rate le départ du train. À ce moment précis, j'étais devant la gare car je voulais faire une surprise à mon homme et l'attendre à la sortie du train avec sa fille. Or, comme j'étais un peu en avance, je faisais les cent pas sur le quai ... et lorsque le train est arrivé ( avec 2 minutes d'avance (si si, ça arrive parfois)), j'étais au niveau de la queue du train alors que mon homme est sorti à la tête de celui-ci ... Pendant quelques minutes, j'ai du ranger Stefan dans ma poche et courir telle une folle avec la poussette pour rattraper l'homme qui a de vraiment grandes jambes ! ;)
Quelque part, moi aussi, au même moment que Mrs C..., j'ai raté le train :))


Verdict :
Si j'ai eu peur au début de ma lecture d'être déçue par Stefan, cela s'est révélé être tout le contraire. Voici un nouveau coup de coeur... Ça fait limite peur car mes attentes commencent à être très élevées vis à vis de Stefan... Arrivera t-il à supporter cette pression ? ;)
Suite au prochain épisode avec "Dostoïevski"...

Note : 8/10




8 commentaires:

  1. Bon, ça fait plusieurs commentaires que je laisse mais ça ne semble pas fonctionner. Lire ton récit me fait penser à ma lecture avec ce livre. J'ai adoré. Je trouve qu'il a l'art de parfois rendre un sujet assez simple fascinant. Et j'aime beaucoup que tu le surnommes Stefan. J'appelle souvent les chanteurs par leurs prénoms... mes amis quoi ;-)

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  2. Ahh bah, cette fois, le commentaire est bien passé :)
    En fait, je me permets cette familiarité avec Stefan car Caroline me l'a permis, c'est un peu SON Stefan mais comme elle a déjà SON David (Foenkinos), SON Marcel(Proust) et SON Nicolas (Cauchy) (et je dois en oublier ...), elle veut bien nous prêter cet auteur chouchou :)

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  3. Moi je te comprends tout à fait !!! Oublie ton homme et ton porte-monnaie. ;-)

    Crois-tu qu'en fait, Stefan assouvit notre gros défaut : la curiosité ? :-)

    Et j'adore l'anecdote !!

    Et bravo de jouer à fond le jeu du challenge !!! Vivement avril :-) (Et en même temps, je sais que d'ici mars, il y aura d'autres Zweig ici. ;-))

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  4. Ahhh s'il y a bien quelqu'un qui me comprendrait, c'était bien toi : Merci !!

    Oui, suite à mes 3 lectures, je pense que Stefan a trouvé notre point faible et cherche à assouvir notre curiosité "naturelle". Je vais voir si cette théorie se confirme avec mes prochaines lectures :)

    Oui, sympa l'anecdote, hein ? Belle coïncidence ;)

    Stefan forever !!!

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  5. Lecture prévue pour ce mois de mars, comme toi pour le challenge Ich liebe Zweig, en fait il s'agit d'une relecture :)

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  6. Héhé, moi cela a été ma lecture du début du mois de Mars :)

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  7. Je viens de le finir et j'en ai pensé exactement comme toi :)
    J'ai eu très peur au début de la nouvelle, vue le sujet qui me paraissait un peu foireux... mais Stefan a décidément tout prévu et anticipe nos déceptions : D
    Bonne lecture à toi!

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  8. @*Doudou* : Il est fort, très fort ce Stefan ... Il arrive même à nous intéresser à des sujets qui n'ont rien pour nous plaire au début

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