mardi 29 novembre 2011

"La solde" de Eric McComber


Éditions La Mèche, 2011
219 pages

Pourquoi avoir lu ce livre ?
J'ai reçu ce livre d'un service de presse, de la maison d'édition La Mèche.
Mia m'avait écrit ceci :
Éric McComber (mon coup de coeur, soit dit en passant) : Un roman très cru, voire subversif, d'une langue bien rythmée, bien imagée, d'une grande cohérence. On a peu entendu parler de lui ces dernières années, car il vit désormais en France. D’ailleurs, son précédent roman, "Sans connaissance", a été publié chez Autrement.  Potin hexagonal : c’est l’écrivain Christian Rochefort, qui était alors le secrétaire de Beigbeder, qui l’a découvert ! – et il est pressenti chez Actes Sud.
C'est un écrivain voyageur à la Hemingway, un cyclonomade qui fait le tour du monde. Il gagne sa vie comme traducteur itinérant, il a vu neigé et fréquenté énormément de monde. Profil d’écrivain culte, rock&roll, un peu maudit. 
Un retour au pays pour lui : Geneviève Thibault, l'éditrice de La mèche, l'a convaincu de publier à nouveau au Québec et Il s’est déplacé expressément pour sa tournée promotionnelle, qui inclut des jams littéraires, car Éric est aussi chanteur et musicien – folk et blues. 
Voici également l'affiche de sa tournée de jams littéraires. Il sera accompagné de quelques figures locales connues de la littérature et de la musique folk et blues.
Pour avoir une idée de son style et de son esprit, décapant ou tendre, c’est ici : ericmccomber.com 

Je m'étais dit "pourquoi pas?" et j'ai accepté ce livre (il était accompagné de "Et au pire, on se mariera" de Sophie Bienvenu que j'ai, finalement, bien bien aimé.



Pour ceux qui, contrairement à moi, aiment lire les quatrièmes de couverture :
"Émile Duncan, bluesman urbain barbu en déroute, accepte un boulot de misère dans une usine d’agendas scolaires. En secret, pendant ses heures de besogne, il écrit ce qui deviendra un roman. La parution du bouquin déclenche une série de chocs sociaux qui mettront sa vie cul par-dessus tête.
Épopée de l’après 11-septembre, chronique hyper-réelle et confession acide d’un enfant du siècle :La Solde est tout cela à la fois. De connivence avec Bukowski, Joyce et Céline, la dérive tragicomique d’Émile, portée par la voix éraillée de McComber, constitue une expérience de lecture rare, tonique et poignante."

Ce que j'en ai pensé :
Ce livre n'est clairement pas pour moi. 
Je n'aime pas le ton, les propos et pourtant le style était prometteur (de petites phrases courtes, efficaces et  percutantes).
Mais, des passages comme celui-là me coupent tout de suite l'envie de lire :
"Trois heures après, me voilà bien réveillé, gros balourd grisonnant, frottant son phallus dérisoire au creux d'un futon en âge de voter. Je trébuche jusqu'aux toilettes. Je chie encore. je chie en lisant un livre qui raconte la Chine du XXe siècle. Les Mandchous. Les concessions étrangères. Arrivée des Réplublicains. Tchang Kaï-chek. Scission des révolutionnaires. La longue marche. Maquis pendant vingt ans. Seconde Guerre... Japonais... Russes... Ma.... Dégelée capitaliste... Petites purges, pas trop ambitieuses... mini-mâles. Soixante mille morts. un rien. Question d'échelle. un chicot. Un caca de fourmi. Plouf ! Parlant de caca. j'ai terminé. Je m'essuie le cul. trois fois plutôt qu'une. Au moins un truc que je fais soigneusement. Je regarde encore ma boîte de courriel. Aucun nouveau message. Je sors dans la lumière bleue." (page 108)
C'est un peu après cette page que l'auteur m'a perdue.
Je n'aime pas le semblant d'histoire qu'il contient. Je n'ai pas réussi à voir où tout menait et je ne le saurai probablement jamais parce que j'ai décidé de m'arrêter. J'ai décidé de ne pas forcer la chose car ça devenait un vrai supplice de continuer ma lecture. 
Certains passages sont carrément insipides ou sans intérêt.
Le protagoniste n'est pas intéressant. Il m'a paru complètement looser et j'ai eu envie de lui foutre des claques (mais en fait, si j'avais continué de lire le livre, je me serai probablement rendue compte que ce looser va finir par réussir bien des choses dans sa vie ou pas).
Bref, j'ai décidé d'arrêter les frais à la page car ce genre de livre n'est vraiment pas pour moi (Je sais, je me répète...).
J'ai trouvé incongrues les pages d'agenda que l'on trouve dans le livre surtout celle qui mentionne "Notes. Écris ici dans tes propres mots ce que tu as compris de l'histoire jusqu'à présent. [...] Comment crois-tu que ça va se terminer [...]. Présente cette page à l'auteur quand tu iras chercher ta dédicace. Il te collera peut-être une décoration". Trop commercial à mon avis.
Pour être tout à fait honnête, si je n'avais pas une immense pile de livres à lire qui m'attend, peut-être aurai-je fait un effort pour aller au bout mais là, non merci.

Verdict :
Désolée Mia, mais pour moi, ce n'est pas du tout un coup de coeur.
Merci tout de même pour l'envoi.
Je considère que je ne suis pas le genre de lecteur/lectrice cible pour ce livre. Je suis persuadée que le ton et le style satisferont bon nombre de personnes mais, pour moi, il aurait fallu une histoire plus accrocheuse, un style moins cru, moins de sexe, moins de morceaux d'histoires disparates et un peu plus personnages intéressés et intéressants.

Note : Non applicable - Abandon

7 commentaires:

  1. Mon commentaire de lecture s'en vient Karine. Je l'ai terminé hier. À suivre ...

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  2. @Venide : Au moins tu l'as fini toi ! Bravo ! J'ai hâte de lire ton commentaire de lecture. Peut-être arriveras-tu à me faire regretter de ne pas l'avoir fini ... ou pas :)

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  3. Savais-tu, Kikine, que l'auteur a placé un extrait de ton commentaire sur son site :-) !

    http://roulerosieroule.blogspot.com/

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  4. Tout le mal que je me suis donné, Ven, pour t'apprendre à inclure des hyperliens!

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  5. @Mistral Depuis le temps, j'ai pris de l'âge. Je suis maintenant an old girl.

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  6. Aïe, pardon madame Kikine, mais c'est une erreur dommageable d'avoir cité ce passage hors contexte et sans avoir pris la peine d'étendre la citation à la phrase qui suivait...

    (suite et fin de la p.108)
    "Soudain ça me revient. J'ai rêvé ? «Un contrat vous attend.»"

    Ah, voilà, ça prend un peu plus forme et sens, non ? Le personnage sort du fin fond de son apathie calamiteuse,de son hermétisme, de son mutisme qui ont dérobé ses perceptions (et l'ont poussé aux confins de la coprophilie !?). L'ours sort de sa grotte et voit un peu de lumière.

    Bonne continuation et bonnes prochaines lectures !

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  7. @ChèreVenise : Non, je n'avais pas lu l'extrait qui se trouve être très cru du coup ...

    @Mistral : :)

    @Nana : je comprends votre point et même si la chute de la citation nous donne un autre contexte, il n'en reste pas moins que le verbe est cru et vulgaire inutilement.
    Ce n'est pas tant le fond que la forme qui m'a exaspéré.
    Merci pour votre visite et votre commentaire :)

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