lundi 7 février 2011

"Une vie à aimer" de Michel Jean

Editions : Libre expression, septembre 2010
220 pages

Pourquoi avoir lu ce livre?
Lucie m'a prêté son exemplaire, lors du salon du livre de Montréal, en novembre 2010 (oui, elle m'a prêté plein de livre car elle est super gentille tu sauras! (Merci encore copine!)). Elle a participé à la lecture critique du manuscrit avant qu'il ne soit publié. (Elle en parle ici).
Nous avons rencontré Michel Jean au salon du livre et comme je ne suis pas physionomiste du tout, je ne l'ai pas du tout reconnu alors qu'il s'agit d'un journaliste québécois qu'il m'a été donné plusieurs fois de voir à la TV (A ma défense, les gens à la télé ne se ressemblent souvent pas, n'est-ce pas? (allez, tu peux m'encourager un peu ... ma tare est assez pénible à vivre tu sauras aussi)). L'homme avait l'air sympathique mais je ne sais pas pourquoi, j'hésitais à lire ce livre de peur de le trouver "plate"... mais comme Lucie me l'a conseillé, je lui ai fait confiance et j'ai donné une chance à ce livre pour "Février au Québec".


Pour ceux qui, contrairement à moi, aiment lire la quatrième de couverture :
Marc-Antoine est un avocat qui a aimé. Aussi loin qu'il se souvienne, il a toujours recherché la compagnie des femmes. Il écoutait avec intérêt les conversations des amies de sa sour aînée, tout comme celles de sa mère qui passait - avec les siennes - des heures à boire du café et à parler de leurs maris absents. Son premier amour a laissé des traces. C'est si fragile, un cour d'adolescent ! Mais ces premières expériences le préparaient à rencontrer son « Anglaise », son artiste, l'amour de sa vie. Puis survient le drame et Marc-Antoine est démuni. Il s'accroche tant bien que mal, et c'est au travail qu'il rencontrera sa jeune amoureuse, impétueuse, très différente et pas tout à fait libre. Elle sera sa dernière histoire d'amour connue.

Car Marc-Antoine est paralysé. Il garde tous ses sens, sauf l'odorat. Pour le reste, son corps a oublié ou a simplement cessé de tenir compte du monde extérieur.

Une vie à aimer trace le portrait d'un homme qui jette un regard lucide sur le monde, sur les gens qu'il a rencontrés durant sa vie et, surtout, sur lui-même. C'est l'histoire d'un homme qui a aimé, qui a été aimé, qui aurait aimé que ça continue et qui, malgré son état, espère toujours.


Ce que j'en ai pensé :
Je venais de sortir de ma lecture de Ken Follett (Les pilliers de la Terre) donc le livre qui se trouvait à être le prochain avait une barre assez haute pour me maintenir intéressée et me permettre de faire le deuil de ma lecture précédente. Ça commençait mal quand au bout de 5 pages, je me suis dit que j'allais m'ennuyer... et puis, je ne sais pas ce qui s'est passé mais j'ai été séduite par l'histoire des amours adolescentes de Marc-Antoine qui, depuis sa carcasse qui fait office de corps inerte et sur lequel il n'a plus aucun contrôle, se remémore son passé et sa relation avec les femmes de sa vie.
J'ai aimé l'alternance des chapitres sur le souvenir de sa vie avant l'accident qui va le paralyser complètement et sur la descriptions de son quotidien d'infirme qui n'intéresse plus personne et qui se sent délaissé.
J'ai aimé que le ton ne soit pas à l'accablement.
J'ai aimé ce regard sur les instituts spécialisés pour les personnes avec de lourds handicaps. La façon mécanique dont travaillent certains préposés m'a rappelée ma dernière visite dans l'institut a été placé mon grand-père (et pourtant il est au Portugal, mais il ma semblé que le détachement de certains préposés envers leurs patients est assez patent et malheureusement universel?).
J'ai aimé la façon dont la femme est perçue et décrite. J'ai aimé le sentiment qu'elle apporte le bonheur, le désir, la sensualité et qu'elle fasse vibrer les hommes.
J'ai trouvé très beau et touchant certains passages sans que le ton ne devienne mièvre. On ne tombe pas non plus dans la facilité et, pour une fois, j'ai été ravie de lire un livre d'un auteur québécois qui nous montre un type d'homme plus proche de ceux que je connais et plus éloigné de ceux qui parlent de sexe à l'excès.
Seul petit bémol, j'ai trouvé que certains qualificatifs pour parler de la sensualité de la femme ou de son corps étaient un peu répétitifs avec des tournures reprises telles quelles à quelques pages mais ce commentaire est vraiment mineur et n'a gâché en rien ma lecture !
Et finalement, j'ai aimé que certains scènes se passent dans des quartiers de Montréal dans lesquels j'arrivais très bien à me projeter.

Verdict :
Une belle découverte (d'autant plus quand on part avec des à-priori) et un auteur dont je vais lire le premier livre et dont il me tarde de voir la suite de son parcours.

Note : 8/10

Bonus : Venise en parle aussi ici


4 commentaires:

  1. C'est vrai qu'il faut se laisser happer par le livre, mais si après, ça a fonctionné, tant mieux! :)

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  2. @Lucie : oui, une fois happée, la lecture a été un vrai plaisir.

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  3. Je ne sais pas si je lirai, juste à cause du thème. Trop proche de ce que je peux voir tous les jours - mais avec des petits qui sont placés - en fait... Même s'il y a autre chose à l'histoire, je me connais, je ne verrais que ça.

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  4. @Karine:) : C'est certain que l'infirmité du narrateur est bien présente. Je peux comprendre qu'en lisant, on veut échapper à son quotidien donc penser à ces petits placés, ça ne doit pas être agréable. A éviter donc, pour toi !

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