lundi 22 février 2010

"La confusion des sentiments" de Stefan Zweig


Quoi de mieux pour commencer un blog que de parler d'un livre de Stefan Zweig?

Voici donc ma deuxième rencontre avec Stefan dans le cadre du challenge Ich liebe Zweig (les informations sont et )
La première a été décrite sur le blog de ma copine Caro[line] avec la lecture de "Le joueur d'échecs".






Édition : Le livre de Poche, juin 2009
127 pages
Date de publication : 1927


Pourquoi avoir lu ce livre ? 

Pour ceux qui avaient suivi le premier épisode chez ma copine Caro, le deuxième livre que je devais lire de Stefan était "Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme". Au fil des commentaires, j'avais même fini par établir la liste de lecture suivante :

"Vingt-quatre heures de la vie d’une femme"
"La confusion des sentiments"
"Dostoïevski"
"Le monde d’hier"
"Lettre d’une inconnue"
... à compléter

Or, v'là t-y pas que jeudi alors que j'allais à la banque, on m'annonce qu'il faut attendre 45 minutes avant de rencontrer un conseiller !! Sainte horreur, j'ai oublié le livre du moment ( "Le docteur Jivago") à la maison. Certains diront que je n'ai pas voulu utiliser de gros sac pour y mettre mon gros volume, d'autres diront que j'ai fait exprès pour avoir une bonne raison de me ruer à la librairie la plus proche pour me sustenter. En fait, j'avais un gros sac avec moi, donc, je pense que la deuxième proposition est la plus juste. En effet, 2 minutes après cette annonce, je me suis retrouvée, comme par magie, à la librairie (elle se situe à 2 pas de la banque) et devant le rayon de Zweig ! Ils n'avaient que 3 volumes ("Le joueur d'échecs"(déjà lu), "Vingt-quatre heures de la vie d’une femme" (dans ma PAL à la maison) et "La confusion des sentiments"). Mon portefeuille et ma raison m'interdisant de racheter un livre que j'avais déjà, je me suis sentie obligée d'acheter "La confusion des sentiments" et de commencer à le lire immédiatement même si cela impliquait, d'une part, d'aller à l'encontre de ma liste et d'autre part, de lire deux livres en parallèle (ce que je ne fais jamais car cela est contre mes principes...).  
N'est-ce pas la preuve que nous sommes capables d'adaptation ?

Pour ceux qui, contrairement à moi, aiment lire les quatrièmes de couverture :
Au soir de sa vie, un vieux professeur se souvient de l'aventure qui, plus que les honneurs et la réussite de sa carrière, a marqué sa vie. A dix-neuf ans, il a été fasciné par la personnalité d'un de ses professeurs; l'admiration et la recherche inconsciente d'un Père font alors naître en lui un mélange d'idolâtrie, de soumission et d'un amour presque morbide. 
Freud a salué la finesse et la vérité avec lesquelles l'auteur d'Amok et du Joueur d'échecs restituait le trouble d'une passion et le malaise qu'elle engendre chez lui qui en est l'objet.
Paru en 1927, ce récit bref et profond connut un succès fulgurant, en raison de la nouveauté audacieuse du sujet. Il demeure l'un des chefs-d'oeuvre du grand écrivain autrichien.

Ce que j'en ai pensé :
Je me félicite encore de ne pas avoir lu la quatrième de couverture car selon moi, cela en dit trop. J'aime l'effet de surprise et je trouve que celle-ci est gâchée si on la lit. De même, je suis ravie de ne pas avoir entendu plus parlé de ce livre avant car il est difficile d'en parler sans en dévoiler l'histoire, ce que je vais essayé de faire...
Encore une fois, j'ai vraiment été happée par ma lecture. Autant vous dire que les 40 minutes d'attente pour aller voir la banquière sont passé extrêmement vite et j'ai été, on peut le dire, frustrée de devoir lâcher mon livre pour aller parler finances. J'ai été d'autant plus contrariée qu'à chaque fois que je le reprenais par la suite, j'étais interrompue. Au final, toute la moitié du livre a été lue sous le mode "lecture 5 minutes/interruption". Ce rythme a vraiment fini par avoir un impact sur mon appréciation du livre... Au milieu, j'avais comme une petite lassitude (notamment lors du passage de la dictée du professeur). 
Alors, aux grands maux, les grand moyens : hier soir, j'ai décidé de reprendre au début et de lire ce livre d'une traite (car oui, je crois que ce livre doit vraiment se lire sans interruption aucune) et je me suis régalée ! 
La magie Zweig a encore opéré. Je me suis mise à ressentir les émotions vives du narrateur, à m'imaginer observant les scènes telle une petite souris cachée dans un coin.... J'avais hâte de savoir où cette histoire allait mener (même si au fur et à mesure j'en avais un très bonne idée...). 
J'ai été à nouveau époustouflée par le réalisme de l'écriture. Il m'a semblé tout le long que l'histoire était autobiographique tellement on a l'impression que cela sent le vécu. Les émotions sont tellement bien décrites que l'on ne peut qu'avoir de l'empathie et l'on en redemande.

Verdict :
Sur un style différent du "Joueurs d'échecs", le verdict n'en est pas moins bon ! 
J'ai adoré mon moment de lecture. 
Avec une relecture de la première moitié, j'ai même finalement apprécié les longs passages qui parlent d'histoire de la littérature (passages que je trouvais un peu pénibles lors de ma première lecture). 
Au même titre que "Le joueur d'échecs", on se laisse bercer par cette histoire qui nous est contée comme un conte. On a sans cesse hâte de connaître la suite et on est presque déçu quand la lecture s'achève comme si on en voulait encore et encore...
Je vais essayer de finir rapidement "Le docteur Jivago" pour m'attaquer très vite à un autre chef d'oeuvre de Stefan, qui s'approche du statut de nouvel auteur préféré ... :)


Note : 9/10

11 commentaires:

  1. Je vais finir par céder à cet enthousiasme, je le sens!

    RépondreSupprimer
  2. Ohh, oui, il FAUT que tu cèdes !!!

    RépondreSupprimer
  3. eh bien ....tant de bon mots ! ce la signifie t il que je doive aussi m 'y mettre....et me tapper Stefan S.....En effet l' épicurienne en moi ne peut pas rester sans essayer....que dis je savourer ...un plaisir partagé et ressenti par d' autre !
    A Moi Stefan ....:-)

    RépondreSupprimer
  4. Anonyme (Yo?), Oui, il FAUT t'y mettre absolument !!

    RépondreSupprimer
  5. Je ne lis pas ton avis tout de suite parce que je suis en plein dedans! Et moi aussi j'aime garder l'effet de surprise! Je ne lis jamais la 4e de couverture avant ma lecture, seulement après! :o)

    RépondreSupprimer
  6. @aBeiLLe : Comme moi ... je ne les les 4ème de couverture, quand j'y pense, à la fin pour voir si cela résume bien ce que je viens de lire ! :)
    On attend avec hâte ton verdict

    RépondreSupprimer
  7. Super contente que tu aimes!!! Faut que je fasse la mise à jour, d'ailleurs!!! Et je suis tout à fait pareille à toi... je lis les 4e de couverture après, généralement!!

    RépondreSupprimer
  8. Je l'ai moins aimé celui-ci. L'histoire, hein. Parce que le style est toujours aussi époustouflant. Mais je pense le relire, d'une traite. Comme beaucoup de ses autres textes. :-)

    RépondreSupprimer
  9. @Karine : Oui, j'ai adoré encore cette rencontre avec Stefan... Je suis impatiente de finir mon gros livre pour retourner avec lui :)

    @Caro[line] : si je devais classer mes 2 premières lectures, je dirai que ce livre passe en seconde place mais de si peu...
    Effectivement, je crois vraiment qu'une lecture d'une traite change la perspective du bouquin... Mais bon, tu me diras si cela te fait cet effet si tu te décides à le relire d'un coup !

    RépondreSupprimer
  10. Tu as raison, avec Zweig on passe d'un chef d'oeuvre à un nouveau chef d'oeuvre.
    Je te conseille "la pitié dangeureuse" : sublime

    Bonnes futures lectures :)

    RépondreSupprimer
  11. Merci, Cerisia ... je rajoute donc "La pitié dangereuse" à ma liste de lecture des oeuvres de Zweig. Merci pour la recommandation ;)

    RépondreSupprimer