"Le vent en parle encore" de Michel Jean

Pourquoi avoir lu ce livre ?

Je sais que je ne vais pas rendre justice à ce livre car 1./ je l'ai depuis presque un an lorsque je l'ai acheté au dernier salon du livre de Montréal après avoir papoté avec Michel Jean. 2/ je l'ai lu, il y a plus de 3 mois lorsque mon blog était en pleine pause. Et donc, ce billet va être principalement un ramassis de souvenir de ma lecture de l'époque.

Ce que j'en ai pensé :

C'est avec plaisir que j'ai retrouvé la plume fluide de Michel Jean. Les pages se tournent facilement tant le texte est agréable.

Dans ce livre, l'auteur nous emporte dans une histoire des peuples autochtones. 

(Il y a une petite communauté défavorisée de Montréal qui galère littéralement pour survivre. Souvent, il m'arrive d'en rencontrer et d'avoir mal au coeur de les voir si imbibés d'alcool et de trouver lamentable certaines décisions gouvernementales les concernant).

Virginie, Marie et Thomas ont été détachés de leurs familles pour aller en pensionnat à des milliers de kilomètres pour un apprentissage à la dure de la langue française dans des pensionnats pour autochtones. C'est à la force de leur amitié qu'il vont essayer de faire face à l'horreur qui les attend. Dans cet univers, limite carcéral, ces jeunes adolescents vont subir des sévices qui font honte à l'histoire québécoise du milieu du siècle dernier. C'est avec un ton très juste que l'on plonge dans ce pan de l'Histoire dont j'ignorais beaucoup de choses.

J'ai adoré l'ambiance qui se dégage de ce livre. J'ai aimé sentir les émotions des personnages. J'ai été séduite par Virginie et Thomas. Marie m'a émue. Par contre, je n'ai pas réussi à adhérer complètement au personnage d'Audrey Duval, cette jeune avocate contemporaine qui recherche, entre autre, les 3 jeunes adolescents de l'époque pour leur remettre une compensation du gouvernement pour ce qu'ils ont subi. Si Audrey semble avoir les meilleures intentions du monde, j'ai eu du mal à croire à sa quête. La façon dont elle réussi à retrouver la trace de certains personnages et la multitude de gros hasards m'ont laissé un peu incrédule.

Autre mini-bémol, il m'a semblé que certains passages revenaient un peu trop souvent. Certaines tournures de phrases reviennent souvent. Des redites qui ont pour but, je pense, de marteler les choses mais qui, au final, m'ont un peu agacé. Probablement que cet effet de style était aussi nécessaire à cause de l'alternance des passages entre le passé et le présent. Alors oui, j'aime les histoires qui se passent sur plusieurs époques entremêlées mais je me serai passée des répétitions.

Ceci dit, le sentiment global qui me reste de cette lecture est très positif. J'ai aimé découvrir des faits historiques que je ne connaissais pas. J'ai aimé l'histoire complète de Virginie. J'ai été touchée par celle de Marie et j'ai juste eu plus de mal à croire à celle de Thomas et pourtant, j'avais vraiment envie d'y croire...

Verdict :

Voici là une histoire très intéressante car très bien documentée sur le traitement qui a été fait aux autochtones dans les années 1930.

A lire, pour se coucher un peu moins bête même si certains passages seront difficiles à supporter pour les âmes très sensibles.

Merci Michel et j'attend ton 5ème roman avec impatience !

Note : 7.5/10