BD du mercredi : "Les derniers jours de Stefan Zweig" de Sorel et Seksik

Editions : Casterman, 2012

88 pages

Pourquoi avoir lu ce livre ?

J'avais beaucoup aimé la lecture du roman du même nom, même s'il y avait des choses à la frontière entre le réel et la fiction qui m'avaient embêtée.

Je voulais absolument cette BD, que je l'ai achetée en double, dont une fois en demandant une livraison de France au Canada presque aussi cher que le prix du-dit livre .. pfft... j'ai quelques neurones en moins et ça va être encore le cas pendant quelques mois... Il faut bien que j'en donne à futur pitchoun ou pitchounette... (On ne se moque pas d'une femme enceinte, OK ?)

La couverture était déjà si belle et j'avais pu voir les premières pages ici.

Avant même d'ouvrir la BD, j'étais déjà conquise.

Pour ceux qui, contrairement à moi, aiment lire les quatrièmes de couverture : 

"Aujourd'hui, on ne revient pas des portes de l'enfer".

Après avoir fui le nazisme, Stefan Zweig et son épouse Lotte croient fouler au Brésil une terre d'accueil, loin du chaos qui embrase l'Europe. Mais la menace rôde jusqu'au fin fond de l'exil. Comment l'écrivain humaniste, rescapé du "monde d'hier", échapperait-il à ses démons ?

Ce que j'en ai pensé : 

Voici un roman graphique que j'ai attendu patiemment et qui ne m'a pas déçue ! J'ai adoré les dessins. Je suis de plus en plus fan de cette aquarelle. J'aime les ton bleus et ocres. J'aime les effets de délavé. J'aime le contraste avec les fines lignes noirs des contours des personnages, des objets, des lieux.

pour ce qui est de l'histoire, elle est TRÈS fidèle au livre de Seksik. L'adaptation est presque parfaite et c'est un effet de style remarquable que de faire tenir en 88 pages, ce que le roman nous détaille en 187 pages. Oui, il y a bien quelques scènes et détails qui sont absents mais l'essentiel est là. Les quelques dialogues mais surtout les expressions de visages en disent bien long. 

Dans cette version, j'ai préféré l'image que l'on a de Lotte. J'ai aimé que l'on s’appesantisse un peu sur elle. On la voit mieux dans son évolution et sa résignation aux côtés de ce être désillusionné qu'est devenu son tendre Stefan. On sent toutes les émotions que traversent Stefan et Lotte. Émotions différentes mais qui vous de rejoindre dans le sacrifice final.

J'ai aimé les retours arrière sur la guerre et sur quelques épisodes difficiles de la vie de Zweig comme la mort de beaucoup de ses amis, la destruction des livres (dont les siens) par les nazis, la fuite encore et toujours pour être en "paix" ...

J'ai aimé toutes les références aux oeuvres de Stefan Zweig. Ce qui m'a rappelé que je veux encore et encore lire cet homme !

Mon bémol restera toujours le même ; j'aimerai tellement savoir ce qui est de la fiction et ce qui est de l'authentique...

Verdict : 

Une magnifique BD qui parle d'un magnifique écrivain sur fond de magnifiques images.

A découvrir que l'on soit fan ou non de Stefan Zweig !

Note: 9/10 

Bonus 1 :  je rappelle que les premières pages peuvent être vues ici. Il FAUT les voir. Elles sont magnifiques !!!!!

Bonus 2 : Elles en parlent aussi : Aifelle, Karine:)

Bonus 3 : les autres BDs du mercredi chez Mango