Editions : A lire, août 2012
374 pages (Lu en format epub sur mon ordi après emprunt à la bibliothèque)
Pourquoi avoir lu ce livre ?
Pour deux raisons !
La deuxième : parce que j'ai voulu tester le système de prêt de livres électroniques de la bibliothèque (puisque se procurer le livre en version papier aurait été long).
Pour ceux qui, contrairement à moi, aiment lire la quatrième de couverture :
(archambault.ca)
Croyez-le ou non, malgré les terribles événements qui ont perturbé la première semaine de cours, la session d'automne s'est poursuivie comme si de rien n'était au cégep de Malphas. On a même eu droit, au département de littérature, à un nouveau collègue, Michel Condé, qui a décidé de fonder un club de lecture. Je m'y suis aussitôt inscrit : quoi de mieux qu'une activité littéraire normale et tranquille pour oublier ce que j'ai vécu depuis mon arrivée à Saint-Trailouin ? Pourtant, au cours de ces dernières semaines, je n'ai pas arrêté de penser au mystère qui entoure Malphas et l'homme qui est à l'origine du cégep, Rupert Archlax senior, et c'est pourquoi j'ai décidé de reprendre mon enquête avec l'aide de Simon Gracq, qui ne demande pas mieux. Or, pendant que je cherche une façon de découvrir le lien qui semble unir Archlax senior à la vieille Fudd, une explication à l'odeur nauséabonde du cégep ? encore plus persistante dans le local 1814 où le club de lecture se réunit ? et ce qui se cache derrière la porte de métal dans le sous-sol du cégep, moi, Julien Sarkozy, j'ai de plus en plus la certitude que cette session, qui a si mal commencé, court maintenant à la catastrophe
Ce que j'en ai pensé :
Si le premier tome m'avait laissée un peu mitigée, ce tome a obtenu un meilleur accueil. J'ai eu du plaisir à retrouver des personnages hauts en couleur et poursuivre cette histoire fantastique du CEGEP de Malphas.
J'ai particulièrement savouré, cette fois-ci, le langage si particulier de Simon Graacq, cet étudiant de plus de 25 ans.
Voici un exemple si significatif de sa façon de parler :
— Ce matin, durant l’action du déroulement de ton cours, tu es passé à deux poils de cheveux de commettre l’acte de quelque chose qui t’aurait imbibé dans le trouble, n’est-ce pas ?
[...]
— Tu peux le confier en me le disant, si t’allais le tabasser. J’en dévoilerai pas l’ébruitement à quiconque de personne
Ou alors : — Admets l’aveu que tu peux pas te dissiper de moi
J'ai adoré aussi les interventions de Poichaux qui se mêle toujours les pinceaux comme ici :
Poichaux, en parfaite coordonnatrice, continue son laïus d’introduction :
— Michel remplacera Mahanaha qui a demandé que son congé s’étire jusqu’à la fin de la session. Et quand Mahanaha exige quelque chose… Enfin, je veux pas dire qu’il exige souvent des choses, mais, bon, il a une manière de… Pas une manière, mais une… un… Enfin, Michel le remplacera et je suis sûre qu’il le fera sans aucune difficulté. Je dis pas ça parce que Mahanaha est facile à remplacer, pas du tout, chaque prof a son style irremplaçable. Mahanaha a aussi sa couleur propre qu’on… Ben là, je parle pas de sa couleur de peau, hein, je dis pas ça parce qu’il est Noir, je parle de ce qu’il dégage. Encore là, comprenez-moi bien, je parle pas de son odeur ! Faudrait pas que vous pensiez que je crois que les Noirs sentent différemment de nous autres, voyons donc ! Les Noirs sentent la même chose que tout le monde et ...
Bref, on sent vraiment que Senécal s'est fait plaisir en écrivant ce livre. C'est bourré d'humour.
Son personnage principal, Julien Sarkozy n'est pas en reste. Il continue d'être incisif. Il a des idées très arrêtées sur la jeunesse, les émissions télé (Fudd me transformera en grenouille ? en roche ? Ou, pire, en participant d’Occupation Double ?), et il continue d'avoir une soif de sexe. Son langage reste souvent cru mais on doit finir par s'habituer ;)
Je ne pouvais pas ne pas vouloir lire ce livre : on y parle d'un club de lecture. Fatalement, ça m'attirait. Et je n'ai pas été déçue. J'ai aimé les références livresques que l'on peut lire tout au long du livre (même la référence à Walking Dead m'a fait rire). Mais surtout, surtout, j'ai adoré le fait que Julien Sarkozy a pour auteur préféré du XIXe siècle : Zola (youhou ...) : "Comme chaque fois qu’on insulte le grand auteur du XIXe siècle, je sens une éruption volcanique monter le long de mon œsophage"
Dans ce tome, j'ai aimé que le narrateur (Julien Sarkozy) soit de plus en plus en mode "détective du dimanche". J'ai aimé sa quête pour essayer de comprendre ce qui se passe. J'ai eu de l'espoir avec lui et des déceptions. On se prend vite au jeu et on suit avec intérêt tous les évènements de Saint-Trailouin. Encore une fois, les tragédies qui s'y passent sont très sanguinolentes et la scène finale est une apothéose d'horreur que je te laisse découvrir.
Ce livre est la suite continue du premier tome. Il n'y a pas de véritable rappel de ce qui se passe dans le premier tome et il y a plusieurs situations qui restent en suspens et qui seront poursuivies dans les prochains tome.
Verdict :
Un deuxième tome plus abouti, plus drôle et plus intéressant que le premier. Je lirai la suite mais surtout j'ai hâte à la fin (en théorie, le 4ème tome (voire le 5ème ou 6ème si l'auteur décide d'étirer un peu)) pour que toutes les pièces du puzzle soient mises ensemble et pour avoir la vue d'ensemble sur l'histoire et comprendre ce qui se passe au CEGEP Malphas :).
Note : 8/10
(petit aparté : j'ai du lire ce livre sur mon ordi (or,je n'aime vraiment pas lire sur un écran d'ordinateur) car forcément, les epubs ne sont pas supportés sur mon kindle (grrrrr). Je n'ai pas pris le temps d'essayer de le lire sur mon ipod touch mais cela sera ma prochaine expérience (pour voir si je continue ce mode d'emprunt super pratique et rapide ou non).
En attendant, je trouve le concept super chouette : on emprunte le livre pour 3 semaines, donc, le livre a une date d'expiration à partir de laquelle le livre ne peut plus être ouvert. )